Larry Slaney, directeur de la formation canadienne pour l’AU, a répondu à cinq questions importantes au sujet de la formation des apprentis au Canada.
Quels sont les avantages tangibles de l’existence d’un programme d’apprentissage national?
Les programmes d’apprentissage permettent aux travailleurs d’acquérir un ensemble de compétences pratiques et de comprendre les systèmes et la façon dont ils sont conçus. Ils leur enseignent également à rechercher les causes d’une panne et à faire des réparations, puis les aident à s’adapter à de nombreux types de technologies et de systèmes nouveaux. À l’école, la formation technique enrichit les connaissances de l’apprenti. C’est l’enseignement personnalisé d’un compagnon d’apprentissage à un apprenti et la formation pratique qui donnent lieu à l’acquisition des bonnes compétences, de la démarche de la pensée ainsi que de l’aptitude à s’adapter rapidement aux horaires et échéanciers changeants ainsi qu’aux divers aux types de tâches.
Dans quelle mesure les syndicats aident-ils à faire en sorte que les apprentis reçoivent la formation adéquate? Au fil de l’histoire, comment décririez-vous l’influence des syndicats pour façonner et concevoir les programmes d’apprentissage au Canada?
Les syndicats ont tout à fait intérêt à ce que des apprentis qualifiés fassent partie de l’industrie. Quand un syndicat recrute un nouveau membre, il a deux responsabilités juridiques vis-à-vis de cette personne : a) une responsabilité qui implique que le syndicat s’occupe de la santé et du bien-être de ce membre et le représente de manière égale; et b) la responsabilité de faire en sorte que le syndiqué a accès à des débouchés de travail et à une formation qui se traduiront par un brillant avenir. Sur le plan historique, l‘Acte de l’Amérique du Nord britannique a conféré au gouvernement du Canada la responsabilité de fournir des travailleurs qualifiés pour édifier le Canada avant qu’il ne fasse l’objet d’intérêts politiques. De nos jours, l’AU Canada s’efforce de s’acquitter de cette responsabilité pour s’assurer de la présence d’une main-d’oeuvre qualifiée afin que le Canada continue d’évoluer.
D’après vous, quelles sont les conséquences de ne pas avoir de programme d’apprentissage subventionné adéquatement au Canada?
La formation des apprentis est essentielle à l’avenir de notre pays. Ce qui fait qu’une personne de métier est vraiment excellente, c’est l’équilibre entre la formation théorique et la formation en milieu de travail, car cela permet au travailleur de mieux comprendre la conception et le fonctionnement de la tuyauterie. Le gouvernement du Canada doit être doté d’un organisme dont le mandat consiste à assurer l’existence de la gamme complète d’activités de formation, de modèles de dispense de ces activités, de leur financement et de la présence des infrastructures nécessaires. Ces organismes comprennent Emploi et Développement social Canada (EDSC) et le Secrétariat du Sceau rouge. Sans l’existence de ces groupes qui assurent les normes de qualité, le système serait probablement voué à l’échec, et par conséquent, il en serait de même du Canada.
Pouvez-vous me nommer certaines des compétences essentielles les plus courantes apprises par les apprentis sur le terrain?
En compagnie d’un compagnon d’apprentissage, l’apprenti apprend à communiquer avec le contremaître et le superviseur afin de bien planifier la charge de travail, d’organiser le lieu de travail, de choisir les bons outils et le bon équipement, de favoriser des conditions de travail sécuritaires, et ainsi de suite. Tout cela se fait lorsque plusieurs centaines ou plusieurs milliers de gens de métier se trouvent sur le même chantier. Les compétences essentielles requises dans le cadre des fonctions comprennent des formes de communication multiples et des aptitudes en planification, car lorsque les communications et la planification font défaut, le travail en souffre et accuse du retard.
Comment pensez-vous que les programmes d’apprentissage évolueront à l’avenir?
Cela fait plus de 125 ans que l’AU Canada forme et produit des apprentis au sein de l’industrie. Nous étions dotés de programmes d’apprentissage avant n’importe qui d’autre au Canada. L’AU Canada travaille de concert avec les principaux acteurs du gouvernement et de l’industrie pour améliorer le système. Cela dit, nous ne pouvons y parvenir sans que les représentants de l’industrie fassent partie de la solution. Nous travaillons en collaboration avec EDSC pour améliorer le système de formation des apprentis dans le cadre de l’initiative Renforcer le programme du Sceau rouge. Cette collaboration permettra vraisemblablement d’assurer l’intégrité du système d’apprentissage en le dotant d’un mécanisme d’agrément des travailleurs au moyen d’examens écrits, comme c’est le cas du Sceau rouge en ce moment, ainsi qu’au moyen d’examens pratiques. Le programme comprend également un nouveau système en vue de l’élaboration des programmes d’études et des examens du Sceau rouge. Notre objectif consiste à créer un système d’apprentissage dont nous pourrons être fiers à l’avenir.