Que signifie le terme « harmonisation » dont tout le monde parle au sujet du Programme du Sceau rouge? Ces derniers jours, les médias ont énormément parlé du projet visant à harmoniser les métiers désignés Sceau rouge. À cet effet, le ministère de l’Emploi et du Développement social Canada (EDSC – anciennement RHDCC) est chargé d’élaborer un processus d’harmonisation en collaboration avec le Secrétariat du Sceau rouge, en vue de continuer d’équiper l’industrie en travailleurs qualifiés.
Pour EDSC, l’harmonisation vise à ce que chaque bureau et collège ou établissement de formation provincial ou territorial au Canada fonctionne de la même façon quant à l’offre et à l’administration des programmes d’apprentissage, aux équivalences des diplômes entre les provinces et les territoires et à la reconnaissance des compétences de toute personne souhaitant obtenir la mention Sceau rouge dans un métier. À l’origine, ces exigences étaient celles du Programme du Sceau rouge. Cependant, au cours des vingt dernières années, les provinces et les territoires se sont écartés du programme national et ont mis en place leurs propres modèles de formation et de délivrance de certificats. En général, chaque province ou territoire est chargé d’administrer ses propres programmes de formation et de délivrance de certificats menant à la mention Sceau rouge. Cependant, on compte actuellement douze modes d’administration différents. EDSC s’emploie activement à régler les problèmes inhérents au système actuel qui empêchent les Canadiens et les Canadiennes de chercher du travail dans d’autres provinces ou territoires, qu’ils soient apprentis ou compagnons.
L’harmonisation permettra à chaque employeur et à chaque administration (gouvernement) d’embaucher des compagnons et des apprentis de l’A.U. originaires d’une autre province. Quant à ces derniers, ils n’auront pas à craindre un quelconque obstacle, examen des compétences ou reclassement (par ex., un apprenti de troisième année peut être rémunéré comme un apprenti de deuxième année à cause d’exigences provinciales). Les différentes politiques provinciales ont suscité des obstacles qui ne s’inscrivent pas dans l’objectif initial du Programme du Sceau rouge. Nous nous employons à modifier cette situation en collaboration avec EDSC.
Les travailleurs temporaires étrangers sont le centre d’intérêt d’un grand nombre de nos membres et un sujet de discussion avec le gouvernement. Leur situation est liée au processus d’évaluation professionnelle. Depuis de nombreuses années, nous mentionnons au gouvernement les problèmes auxquels sont confrontés nos membres dans la recherche d’un emploi. Les fonctionnaires nous ont entendus car ils ont décidé d’associer leurs efforts aux nôtres pour trouver une solution. Les étrangers qui cherchent un emploi souhaitent aussi obtenir la mention Sceau rouge dans les métiers de la tuyauterie et voir leur niveau d’apprentissage ou leur statut de compagnon reconnu. Les travailleurs temporaires étrangers ont aussi le droit, au même titre que les Canadiens et les Canadiennes, de faire évaluer leurs compétences. Nous voulons toutefois nous assurer que ce processus d’évaluation se déroule d’une manière équitable, c’est-à-dire qu’il n’a pas pour effet de permettre à des travailleurs temporaires étrangers de supplanter les résidents canadiens dans la recherche d’un emploi.
Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec EDSC et l’Association des entrepreneurs en mécanique du Canada (AEMC) à l’examen d’un volet du projet d’harmonisation qui touche notre industrie. Depuis longtemps, les modèles d’évaluation professionnelle des candidats et des candidates sont basés sur la note obtenue à l’examen écrit du Sceau rouge (pour la plupart des métiers, sauf pour celui de soudeur et de soudeuse qui comprend aussi une épreuve pratique). Nous demandons aussi depuis longtemps la mise en place d’une épreuve pratique pour notre industrie – en plus de l’examen écrit – qui serait dirigée par un expert du domaine professionnel. Par exemple, un monteur ou une monteuse de conduites de vapeur serait chargé d’évaluer l’expérience de travail et la formation d’un candidat ou d’une candidate; l’évaluation ne pourrait pas être confiée à une personne occupant un poste d’administration ou travaillant ans un autre domaine professionnel. Ce type de situation est déjà survenu quelquefois. Nous ne pouvons pas permettre à une personne, autre qu’un ouvrier ou qu’une ouvrière qualifié, d’effecteur l’évaluation. À la différence du modèle d’évaluation actuel, le nouveau sera plus onéreux, ce qui est un facteur important que devront prendre en compte les personnes concernées. L’A.U. continue de travailler avec EDSC, le Secrétariat du Sceau rouge et l’AEMC à la mise sur pied de ce nouveau modèle, qui servira à l’élaboration du futur processus d’évaluation des ouvriers et ouvrières qualifiés canadiens. Certaines provinces ont déjà lancé des projets pilotes.
L’harmonisation est une tentative de révision du Programme du Sceau rouge interprovincial, tout en préservant son objectif initial, à savoir de fournir les ouvriers et les ouvrières qualifiés dont l’industrie a besoin pour bâtir le Canada. Il est important de noter que ce programme n’a pas été révisé depuis plusieurs décennies. Par conséquent, y apporter des changements ne sera pas une tâche facile, en particulier au niveau national. L’A.U. continue de travailler à la révision du programme afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour ses membres.
Contribution : A.U.